Les températures exceptionnellement élevées de ces dernières semaines ont favorisé la prolifération de nombreux insectes, notamment les scolytes. Tandis que certains passent encore inaperçus, d’autres laissent déjà des marques visibles dans nos massifs forestiers.
Un envol discret du typographe
Le typographe, l’un des scolytes les plus redoutés sur l’épicéa, a pris son envol discrètement durant la première quinzaine de mai. Bien que les dispositifs de piégeage de l’OWSF (Observatoire Wallon de la Santé des Forêts) aient enregistré une hausse des captures à cette période, les dégâts observés restent limités : la plupart des signalements concernent des arbres déjà abattus ou des chablis entreposés en bord de route. Pour limiter tout risque d’extension des attaques, il reste essentiel d’extraire rapidement grumes et chablis de la forêt.
Un dispositif de piégeage est mis en place pour attirer les scolytes grâce à un attractif de synthèse. Ces pièges sont relevés toutes les deux semaines pour suivre les périodes d’émergence des insectes. Les données récoltées jusqu’à présent sont reprises dans les graphiques ci-dessous. Le suivi en temps réel des captures peut être visualisé via ce lien.
(Source : Données ouvertes, licence CC BY)
(Source : Données ouvertes, licence CC BY)
Les hêtres demeurent sous vigilance
Les hêtres restent au cœur des préoccupations depuis les attaques survenues à la fin de la saison végétative 2024. L’ombre de la maladie du hêtre plane toujours, même si les premiers retours de terrain pour 2025 s’avèrent rassurants : les signalements restent rares. Néanmoins, il reste important de signaler à l’OWSF toute présence d’insectes ou l’apparition de taches noires sur les troncs et les feuilles.
Premiers signaux d’alerte sur le douglas
Jusqu’ici épargné, le douglas montre depuis quelques semaines les premiers signes d’attaques de scolytes. Certaines branches, voire quelques individus entiers, présentent un dépérissement rapide.
Des hylobes sous observation
Parallèlement, des hylobes ont été détectés dans plusieurs plantations. Pour l’instant, les attaques se limitent à quelques pourcents d’arbres touchés, sans mortalité significative. Cette relative tranquillité pourrait toutefois évoluer, d’où l’importance de rester vigilant et de poursuivre la surveillance.
En conclusion, même si les dégâts demeurent globalement limités, la chaleur actuelle crée des conditions favorables aux ravageurs. Le retrait rapide des bois morts et un suivi régulier des peuplements sont les meilleures garanties pour préserver nos forêts.
Source : La News de l’OWSF, Juin 2025
Illustration : Antoine Van Houtte · Infographies : Données ouvertes, licence CC BY