C’est désormais une tradition à Agribex : durant les cinq jours de la foire, une île thématique baptisée Workshop Live est mise en place. Chaque jour, des étudiants bacheliers de la Thomas More Hogeschool du campus de Geel y travaillent sur toutes sortes de machines, dans le but de susciter l’intérêt des jeunes et de promouvoir la valeur d’une formation en mécanisation agricole. Terre Fermière y a rencontré quelques étudiants.
Les étudiants qui suivent le parcours de spécialisation en mécanisation agricole à Thomas More à Geel sont déjà très proches de la pratique durant leur bachelier. Pendant les cours, des tracteurs ou des machines sont amenés jusque dans l’auditoire afin de pouvoir les étudier de près. Dans les cours pratiques, ils assemblent notamment des machines neuves. Les pièces arrivent directement de l’usine et les étudiants se chargent de rendre la machine prête à l’emploi. Lors de leurs stages, ils se familiarisent de près avec le fonctionnement d’un atelier de mécanisation.

Accent accru sur l’Isobus
Stijn Cox, enseignant en mécanisation agricole, explique que ces dernières années l’accent est de plus en plus mis sur l’électronique, par exemple sur le travail avec l’Isobus. « Les étudiants suivent également, via l’école, des formations chez des importateurs et des fabricants, par exemple sur le fonctionnement de la transmission à variation continue. Nous constatons que le nombre d’inscriptions augmente lentement depuis la modification du programme. Cela fait aussi que nos étudiants reçoivent des offres d’emploi dès leur formation. Je peux affirmer qu’aucun d’entre eux ne reste sans travail après l’obtention du diplôme. »
« Ici à Agribex, nous ne faisons pas simplement quelque chose pour le spectacle », poursuit Cox. « Pendant la foire, les étudiants travaillent réellement sur des tracteurs et des machines. Une presse est ainsi entièrement montée, et un chargeur frontal est installé sur un tracteur d’occasion destiné à un client. D’autres étudiants effectuent un Post Harvest Check. Ce contrôle est par exemple réalisé sur une machine qui a servi pour une saison de démonstrations avant d’être livrée à un client. L’un des points d’attention sur lequel les étudiants se penchent actuellement est la vérification de l’embrayage à friction. Chaque jour, différentes machines sont mises à disposition par les fabricants ou concessionnaires présents sur le salon. » D’autres étudiants encore réalisent un contrôle PDI (pre delivery inspection) sur un tracteur avant que celui-ci ne puisse être livré au client.


Un intérêt souvent hérité de la maison
Stan est l’un des étudiants actifs durant Workshop Live. Il explique que sa famille possède une exploitation agricole. « Je n’ai jamais eu l’ambition de la reprendre, mais j’ai toujours eu un grand intérêt pour le secteur. J’aime la technique, et c’est pourquoi j’ai choisi à l’époque la formation en électromécanique. Le fait que je travaillerai sans doute plus tard avec des horaires irréguliers ne me pose pas de problème : je connais cela depuis toujours. »
Sa collègue Kiara, elle, ne vient pas d’une ferme. « Mais mon père possède un tracteur de loisir. J’ai remarqué que l’aspect électronique m’intéressait vraiment. Je me vois bien travailler plus tard chez un concessionnaire. »

Machines électriques
Le bachelier évolue, tout comme le secteur. Avec l’arrivée croissante de machines électriques sur le marché, les étudiants doivent également être formés pour intervenir dessus. Thomas More les accompagne en leur offrant la possibilité de suivre la formation HEV 2 Heavy duty. Une fois celle-ci réussie, ils sont certifiés pour travailler sur des véhicules électriques dépassant soixante volts. Cette formation ne porte pas en premier lieu sur la réparation des machines, mais sur la sécurité. Cela implique de suivre des procédures strictes pour couper l’alimentation et mettre la machine hors tension. Il est aussi indispensable de travailler avec des outils isolés.
Jody travaille sur une machine électrique durant Agribex. Elle explique l’importance du connecteur de service HV, également appelé service plug. « On peut le comparer à une clé de batterie : c’est l’un des points d’attention les plus importants lors de la mise hors tension d’une machine. » Elle ajoute qu’elle aime beaucoup travailler de ses mains. Dès son plus jeune âge, elle a été plongée dans le secteur grâce à son grand-père, concessionnaire New Holland. Elle effectue son stage chez le concessionnaire New Holland Kenis et s’imagine très bien travailler dans un environnement similaire.

Bien que le secteur soit en quête désespérée de main-d’œuvre qualifiée, les échanges avec les étudiants permettent de garder espoir : il existe heureusement encore de jeunes passionnés, prêts à s’investir dans le monde fascinant de la mécanisation agricole.
Texte : Seppe Deckx · Illustrations : Antoine Van Houtte et Seppe Deckx

