En Wallonie, l’élevage ovin occupe une place singulière dans le paysage agricole, tant par la diversité des exploitations que par les rôles économiques, sociaux et environnementaux qu’il remplit. Alors qu’une majorité de brebis est détenue par des agriculteurs spécialisés, la filière se distingue également par une orientation forte vers la production de viande et par une présence significative du mode biologique, qui concerne près de 16 % du cheptel.
Un cheptel en croissance
En 2024, la Wallonie compte plus de 85 820 brebis, dont 67 % sont détenus par des agriculteurs. L’élevage ovin wallon est surtout orienté vers la production de viande, avec des races adaptées aux pâturages pauvres.
Les “hobbyistes” représentent encore 33 % des détenteurs, mais leur part diminue. Ainsi, les agriculteurs détiennent aujourd’hui 67 % du cheptel ovin. Parmi ceux-ci, on retrouve 8 438 brebis (15 %) dans des exploitations dans laquelle l’activité ovine est minoritaire. 48 941 brebis (85 %) sont détenues par des agriculteurs dont l’activité ovine occupe une place importante dans leur exploitation (30 brebis au minimum).

Production de viande
L’élevage ovin professionnel, en Wallonie, est axé principalement sur la production de viande avec des races comme le Texel, l’Ile de France, le Suffolk, le Vendéen ou le Rouge de l’Ouest.
Cependant, des élevages dont l’objectif est de valoriser au mieux les pâturages pauvres ou qui s’intègrent dans une démarche de conservation des races locales sont également présents. Ces élevages contribuent au maintien de la biodiversité, à la restauration des paysages et peuvent réduire les risques d’incendie ou lutter contre les plantes invasives. Les races utilisées dans ce cadre sont souvent des races locales menacées. La préservation des races ovines fait partie du plan stratégique de la PAC 2023-2027 (Mesures agro-environnementales – Détention d’animaux de races locales menacées (MB11)). Cette mesure soutient l’élevage extensif de moutons comme le Laitier belge, l’Entre-Sambre-et-Meuse, le Mergelland, l’Ardennais tacheté et l’Ardennais roux. Leur conservation présente des enjeux économiques, écologiques et culturels grâce à leur adaptation unique à l’environnement.
La production biologique est également bien présente dans cette production avec 16 % du cheptel de 2024 détenus par les « agriculteurs spécialisés ». C’est nettement plus que pour les bovins où à peine 10 % sont dans ce cas, bien qu’en valeur absolue, il y a beaucoup plus de bovins en production biologique que d’ovins.
Cheptel moyen
En 2024, pour les « agriculteurs spécialisés », le cheptel moyen est de 99 brebis par détenteur. La répartition de ces troupeaux ovins montre une forte concentration du cheptel dans les grandes exploitations :
- Les petits troupeaux, comprenant 30 à 50 brebis, représentent 36 % des « agriculteurs spécialisés », mais ne regroupent que 14 % des ovins.
- Les troupeaux entre 50 et 200 brebis, représentent 54 % des « agriculteurs spécialisés », et concentrent 51 % des brebis.
- Les troupeaux de grande dimension, plus de 200 brebis, représentent 10 % des « agriculteurs spécialisés », et concentrent 35 % des ovins. Certains troupeaux détiennent jusqu’à 1 000 brebis.
Environ 75 % du cheptel ovin wallon appartenant aux « agriculteurs spécialisés » est élevé dans des exploitations :
- spécialisées en élevage d’herbivores non bovins (66 %)
- spécialisées en bovins viandeux (10 %)

La présence d’ovins dans les exploitations spécialisées en bovins viandeux s’explique notamment par la pratique du co-pâturage, qui vise à optimiser l’utilisation des surfaces fourragères. Ce mode de gestion contribue à réduire les zones de refus dans les prairies et favorise ainsi une exploitation plus efficiente des pâturages.
Source : Etat de l’Agriculture Wallonne

