Breviagri n’est peut-être pas encore très connue, mais de nombreux broyeurs à fléaux de la marque sont déjà en activité en Belgique. La gamme du constructeur est extrêmement vaste, mais quels modèles séduisent aujourd’hui le plus les entreprises de travaux agricoles et les entrepreneurs en espaces verts ? Nous avons mené l’enquête.
C’est DistriTECH qui importe Breviagri en Belgique. Pour mieux comprendre l’entreprise Breviagri et ses produits, nous avons rencontré Steven Driesen, responsable technico-commercial pour la Flandre. Nous avons aussi discuté avec Christophe Herens de Voeren, à la frontière entre Flandre et Wallonie. Cet entrepreneur a acheté une Breviagri Climb ZP il y a environ un an pour entretenir les bordures de parcelles et les haies.
De Breviglieri à Breviagri
Les racines de Breviagri, comme s’appelle aujourd’hui la marque, remontent à 1949, lorsque l’Italien Oreste Breviglieri a lancé la production de machines de travail du sol, en commençant par les herses rotatives. Steven Driesen nous en apprend plus : « L’entreprise a longtemps porté le nom familial Breviglieri. Faute de succession, la famille a vendu l’entreprise en 2016 au groupe Agrimaster, un fabricant de machines similaires situé à une centaine de kilomètres, également dans le nord de l’Italie, et fondé en 1984. »
Deux ans plus tard, le groupe Demetra est créé afin de regrouper Breviglieri et Agrimaster et ainsi favoriser leur fusion. En 2022, Demetra a changé le nom de la marque Breviglieri en Breviagri et, la même année, le constructeur danois d’outils de travail du sol Dalbo a rejoint le groupe. Résultat : Agrimaster et Breviagri partagent désormais certains modèles, dont les broyeurs et débroussailleuses à bras. Ainsi, il est possible de trouver une machine issue de l’usine Agrimaster arborant la nouvelle livrée rouge-gris de Breviagri… ou la livrée orange-gris d’Agrimaster.
Selon Driesen, les gammes d’Agrimaster et de Breviagri correspondent bien aux activités de DistriTECH. Mais il a aussi constaté que la diversité des modèles était devenue très importante. « Heureusement, cela évolue. Ils mettent désormais en commun une partie de leurs expertises. Agrimaster fabrique par exemple les composants des broyeurs et débroussailleuses à bras, qui sont ensuite peints avec une laque bicomposante et assemblés dans l’usine Breviagri. » En volume, Breviagri est, après Quicke (chargeurs frontaux) et Rauch (épandeurs d’engrais), la marque la plus importante pour l’importateur de Soumagne.
Breviagri Climb
Malgré une gamme toujours large, comprenant notamment les modèles Jump B et Jump R prisés des agriculteurs, ce sont surtout les Breviagri Climb GC et Climb ZPN qui rencontrent le plus de succès auprès des entrepreneurs, sociétés d’entretien d’espaces verts et communes. « J’estime que la moitié des ventes se fait aux communes et l’autre moitié aux entreprises de travaux agricoles et paysagistes. »
Le constructeur ne fournit pas de série la Climb GC avec une commande électro-hydraulique ni avec un bras télescopique. Elle est donc plus abordable et plébiscitée par environ 70 % des utilisateurs. La Climb ZPN, elle, dispose de ce bras télescopique et d’une commande électro-hydraulique, récemment modernisée par l’ajout d’un joystick. Concernant les portées, ce sont surtout les versions 5,3 m et 6 m qui sont demandées pour la Climb GC, tandis que la Climb ZPN est surtout vendue en version 6 m. Les deux modèles reçoivent un broyeur à fléaux de 1,25 m de largeur.
« Elles servent principalement à l’entretien des accotements routiers et à la taille des jeunes haies. Attention toutefois : ces broyeurs n’ont pas de système d’aspiration. Tant que la végétation n’est pas trop dense ni trop ligneuse – des rameaux jusqu’à deux ans d’âge par exemple –, la débroussailleuse à bras convient parfaitement. C’est pourquoi environ la moitié des clients achètent en complément une tête de taille-haies pour pouvoir, avec le même bras, entretenir mécaniquement des haies plus âgées. »
Un savoir-faire reconnu
Interrogé sur les atouts de Breviagri, Steven Driesen met en avant la robustesse, l’expérience et le savoir-faire du constructeur. « Leurs broyeurs sont vraiment au point, comme nous aimons dire. Le constructeur a appliqué une peinture de grande qualité, ce qui est important pour une machine soumise à de fortes contraintes. À cela s’ajoutent de bonnes courroies de transmission et un boîtier de commandes fiable. »
Le savoir-faire se reflète aussi dans le large choix de couteaux, fléaux et marteaux proposés. Le fléau M16A est de loin le plus populaire pour l’entretien de végétations ligneuses ou de broussailles plus denses. « Avec les fléaux M16A, on est sûr de ne pas se tromper », précise le responsable technico-commercial.
Nouveau joystick et réservoir hydraulique
Depuis cette année, le constructeur équipe la Climb ZPN d’un nouveau joystick. Il ressemble davantage à un levier de conduite qu’à un joystick classique, rendant la commande du bras plus ergonomique. Sur la Climb GC, le constructeur propose ce joystick en option, mais les utilisateurs le choisissent presque toujours.
« Une autre option quasiment systématique, au point de devenir standard, est le réservoir d’huile avec refroidisseur associé. Il contient 175 litres sur la Climb ZPN et 195 litres sur la Climb GC. C’est particulièrement intéressant pour les tracteurs de plus petite taille. Les deux modèles exigent environ 83 litres/minute. »
L’expérience de Agri Herens
Agri Herens cultive environ 200 ha de pommes de terre et, puisqu’il avait de toute façon besoin des machines, il propose également des services de travaux agricoles dans ce domaine. Depuis un an, un Breviagri Climb ZP a fait son apparition dans l’entreprise. « La machine a déjà pas mal tourné. Nous entretenons toutes les bordures de parcelles avec : accotements et haies. Nous avons opté pour des marteaux plutôt que des couteaux, car on ne sait jamais ce que l’on peut trouver dans ces bordures. Les marteaux sont plus résistants et coupent toujours bien. Je peux faire tourner la machine dans les deux sens : dans le sens de la marche pour les accotements, afin de ne pas projeter de pierres vers l’avant, et en sens inverse pour les haies », nous a expliqué Christophe Herens.
La débroussailleuse est attelée sur un Fendt 724. « C’est le plus petit tracteur que je possède, et il n’est en réalité pas nécessaire d’avoir un tracteur aussi puissant. L’avantage, c’est que je n’ai pas besoin de masses de roues : même avec le bras complètement déployé, le tracteur reste très stable. J’ai choisi cette machine pour sa robustesse et sa solidité, mais aussi pour la simplicité de commande avec le nouveau joystick. Sa grande portée, en largeur comme en hauteur, était également importante. On peut même incliner complètement le broyeur au-dessus d’une haie pour tailler les deux côtés en un seul passage. »
Texte : René Koerhuis et Seppe Deckx · Illustrations : Seppe Deckx et DistriTECH