BASF nous a invités à découvrir sa plateforme d’essais autour de la ferme du Grand Marcha à Obaix. Au programme : rappel sur la bonne utilisation des produits de protection de plantes, contrôle des adventices et lutte contre les maladies. La firme a également profité de cet événement pour nous présenter plusieurs nouveautés qui permettent d’étoffer la gamme de produits phytosanitaires disponibles sur le marché.
Ainsi, BASF continue d’investir massivement dans le but de proposer des nouvelles solutions efficaces, sûres pour l’utilisateur et respectueuses de l’environnement. “BASF investit chaque année près de 1 milliard d’euros en recherche et développement pour trouver des nouvelles solutions chimiques, mais également des produits alternatifs”, a déclaré Damien Rouquette, Country Manager Belgium and Luxembourg BASF Agricultural Solutions.
Une nouvelle combinaison pour lutter contre le mildiou
Les souches de mildiou résistantes posent de plus en plus de problèmes et remettent en cause l’efficacité de certains produits. Pour gérer cette problématique, BASF a lancé un nouveau fongicide contre le mildiou : Privest®. Il s’agit d’une nouvelle combinaison de deux substances actives : l’amétoctradine et le phosphonate de potassium. BASF annonce que cette nouveauté est efficace sur toutes les souches de mildiou. Il s’agit d’un produit prêt à l’emploi ayant une action systémique et permettant donc de protéger les nouvelles feuilles. De plus, Privest® présente une bonne résistance au lessivage.
Il est recommandé d’appliquer Privest® en début de saison, quand la plante est dans une période de croissance active. “L’appliquer en début de la culture permet de profiter de son action systémique”. En cas d’utilisation de manière préventive, il n’est pas nécessaire de l’appliquer en mélange avec un partenaire étant donné que le produit contient 2 modes d‘action distincts ”, rappelle Bruno Burlet, Crop Advisor chez BASF. Ce dernier poursuit : “Alterner des produits avec des modes d’action différents pour éviter le développement de résistances est aussi très important pour pouvoir pérenniser les molécules sur le marché”.
Lutter efficacement contre l’alternariose de la pomme de terre
L’alternariose peut provoquer des pertes de rendement en pommes de terre, notamment lorsque la maladie se manifeste de façon précoce. Au moins deux espèces du genre Alternaria peuvent affecter cette culture : Alternaria solani et Alternaria alternata. L’alternariose est favorisée par une alternance de périodes sèches et humides et par un stress de la culture (sécheresse, attaque d’insectes, carence nutritionnelle, etc.). L’intensité de la maladie n’est pas liée à la pression de l’inoculum à chaque cycle, mais à la succession de cycles rapprochés.
Pour lutter contre cette maladie, BASF conseille de toujours commencer les traitements avec Belanty® (mefentrifluconazole). En effet, comme il est conseillé d’appliquer les SDHI que dans la moitié des traitements, il est préférable de commencer les traitements avec une triazole seule comme le Belanty® et d’alterner ensuite avec un fongicide à base de SDHI.
Un nouvel herbicide pour les céréales
BASF commercialise depuis cette année le Flame Duo. Cet herbicide combine deux matières actives, le florasulam et le tribenuron-méthyle. Celui-ci est autorisé en céréales à paille pour un désherbage printanier. Selon la firme, il apporte une correction idéale contre les camomilles, les gaillets et les autres dicotylédones de printemps. “Ce produit remplace le Biathlon® Duo. En effet, il a un spectre d’action comparable”, nous explique Yannick Blaise, Crop Advisor chez BASF. “Il a un large spectre et cible les principales adventices dicotylées sauf la véronique à feuille de lierre. Si cette adventice est présente, il faut alors ajouter du Pico® Solo (picolinafène).
Il est conseillé d’ajouter de l’huile au Flame® Duo pour accroître l’efficacité. Les mélanges avec d’autres herbicides ont été testés et le Flame® Duo présente une bonne compatibilité. Il est par contre déconseillé de l’appliquer en mélange avec de l’azote liquide pour lutter contre les coquelicots … Nous devons encore effectuer des essais pour vérifier si la perte d’efficacité contre coquelicots en mélange avec l’azote liquide est observée aussi avec d’autres produits”.
L’importance de la mefentrifluconazole pour lutter contre la rouille brune en céréales
BASF insiste sur l’importance de l’usage de produits contenant du Revysol® (mefentrifluconazole) dans les schémas de protection des céréales. La mefentrifluconazole est une nouvelle génération de triazole qui est intégrée dans de nombreux fongicides mis sur le marché. BASF propose plusieurs produits combinant une triazole avec un autre partenaire. Citons par exemple le Balaya® (mefentrifluconazole et pyraclostrobine), le Navura® (mefentrifluconazole et prothioconazole) et le Xenial (mefentrifluconazole, pyraclostrobine et métrafénone) qui, appliqués seuls à leur dose recommandée au stade dernière feuille étalée sur les parcelles d’essai, ont permis un très bon contrôle des maladies.
Un nouveau produit a aussi été testé, il s’agit du Daxur® (mefentrifluconazole et krésoxym-méthyl). “Le Daxur® n’est pas encore commercialisé, mais il est déjà autorisé et est repris sur Phytoweb. Il s’agit d’une solution contenant du Revysol® que BASF conseille d’associer avec un autre fongicide.
Les essais de protection fongicide sur les froments montrent aussi que le méfentrifluconazole est une molécule efficace pour lutter contre la septoriose et la rouille brune.“Il est donc intéressant d’utiliser des schémas avec du Revysol® et de l’associer avec d’autres matières actives pour obtenir un bon contrôle. BASF rappelle également l’importance d’associer les matières actives et les modes d’action. “Il est important d’utiliser plusieurs produits différents qui se protègent mutuellement. Si un produit est utilisé seul, il y a plus de risque qu’une résistance apparaisse. Il y n’a plus eu d’autorisation d’une nouvelle matière active en Europe depuis 2019… Il y a donc de moins en moins de moyens de lutte. Dans cette situation, il est donc important de réfléchir aux associations pour éviter l’apparition de résistances” conclut Yannick Blaise.
Sécuriser l’avenir du métazachlore en colza
BASF veut aller plus loin que la législation concernant l’utilisation du métazachlore. Cette société a donc conseillé des mesures dans le but de protéger les eaux de surface ainsi que les eaux souterraines. Ainsi, la dose maximale conseillée est de 750 g/ha même si les agréations autorisent l’application de 1 Kg/ha. De plus, concernant la protection des eaux de surface, BASF demande de moduler les doses des parcelles drainées selon la période de l’année et de ne pas utiliser cette molécule depuis la mi-octobre jusqu’à la mi-mars. La firme conseille de réduire la dose à 500 g/ha entre le 15 mars et le 30 septembre dans les parcelles drainées. BASF demande également de bien respecter les zones tampons vis-à-vis des eaux de surface.
Limus® et Vizura® pour une meilleure gestion de l’azote
Voici ta phrase transformée à la voie active :
BASF commercialise deux produits à associer aux engrais : le Limus® et le Vizura®. On associe l’inhibiteur d’uréases Limus® aux engrais minéraux comme les solutions azotées liquides. Il a pour action de limiter l‘hydrolyse de l’urée en ammonium. Les pertes en ammoniac sont en moyenne de l’ordre de 20 % et l’utilisation de Limus® peut permettre de réduire celles-ci jusqu’à 98 %. “Limus® à la particularité de contenir deux substances actives, ce qui le rend plus efficace par rapport aux autres solutions à base d’inhibiteur d’uréases”, nous a expliqué Bruno Burlet. Ce produit permet une plus grande flexibilité dans les périodes d’application des engrais à base d’urée tout en permettant d’atteindre avec ce type d’engrais une performance comparable au nitrate d’ammonium.
De son côté, Vizura® s’utilise lors des épandages d’engrais contenant de l’ammonium comme les lisiers, les digestats ou encore les engrais minéraux liquides. Contrairement aux nitrates, l’ammonium est par nature moins mobile et donc moins sujet au lessivage. Avec ce produit, l’azote reste plus longtemps dans l’horizon superficiel du sol où il est plus facilement assimilable par la plante. Vizura® réduit donc le lessivage des nitrates dans les eaux souterraines et limite les émissions de protoxyde d’azote.
“Ces produits sont particulièrement intéressants pour les cultures où l’intégralité de la dose d’engrais est apportée avant l’emblavement car les risques de pertes d’azote sont dans ce cas plus importants, comme par exemple pour les pommes de terre ou les betteraves” indique Bruno Burlet. De plus, il est intéressant de mentionner qu’il est déjà obligatoire d’utiliser un inhibiteur d’uréases en Flandre.
L’importance du Stomp® Aqua dans les schémas de désherbage
Lors de cette journée, BASF a aussi tenu à rappeler les intérêts du Stomp® Aqua (pendiméthaline) pour lutter contre un grand nombre de dicotylédones. Cet herbicide de pré- et post émergence combine une action foliaire et racinaire. “Il peut aussi être intéressant de combiner le Stomp® Aqua avec d’autres herbicides. Par exemple, l’aclonifène permet de compléter le spectre. Cette combinaison est intéressante pour désherber les pommes de terre. De plus, en maïs “combiner le Stomp® Aqua avec le Frontier® Elite (diméthénamide-p) permet par exemple d’avoir une très bonne action sans utiliser de terbuthylazine dont l’usage est lié au respect de nombreuses conditions” poursuit ce dernier.
L’importance des herbicides racinaires en betteraves
Pour le désherbage des betteraves au printemps, la firme rappelle que l’utilisation d’herbicides racinaires a toute son importance, même lors des années sèches. “Nous conseillons d’utiliser des herbicides racinaires, car ils permettent de garder les parcelles propres, même cette année qui n’a presque pas connu de pluie au printemps”.
En allant plus loin dans les schémas de désherbage des betteraves, nous découvrons le Kezuro®, une formulation qui contient de la métamitrone et du quinmérac. Ces deux matières actives sont complémentaires et permettent notamment d’éliminer les chénopodes, mercuriales, matricaires ou encore les renouées. “Le quinmérac est important pour le contrôle des ombellifères”. L’absorption du Kezuro® se fait principalement par voie racinaire. “Nous conseillons de l’appliquer en pré-émergence, à la fois sur des betteraves classiques et sur les variétés tolérantes au Conviso® One”.
Un adjuvant pour limiter les impacts des UV’s sur les produits phytosanitaires
Trois tensio-actifs composent l’adjuvant Dash®. Il permet de protéger les produits sensibles aux UV’s et agit donc comme une ‘crème solaire’. C’est un mouillant et pénétrant qui permet de remplacer l’huile dans la bouillie. Il permet d’augmenter l’efficacité des produits phytosanitaires. “Le Dash® booste les actions des fongicides en pommes de terre et a un intérêt en betteraves”, nous explique Bruno Burlet. Il peut donc par exemple être utilisé lors des traitements anti-mildiou en culture de pommes de terre. Son utilisation est aussi possible lors des désherbages des betteraves.
Texte et illustrations : Antoine Van Houtte
Informations données à titre indicatif. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée. Consultez toujours les conditions d’utilisation sur le site Phytoweb avant d’appliquer tout produit phytopharmaceutique et respectez toutes ces conditions même si les étiquettes des produits présents sur le marché ne sont pas encore adaptées à ces nouvelles dispositions.
