Lors d’un événement organisé à l’aéroport de Bruxelles, Mercedes-Benz Trucks a présenté son nouveau camion électrique eActros 400, symbole de sa volonté d’accélérer la transition vers un transport routier durable. Ce modèle de deuxième génération combine performance, autonomie et modularité, tout en s’intégrant à une stratégie globale d’électrification et de diversification énergétique. Entre innovations techniques et vision à long terme, le constructeur allemand confirme son ambition de rester un leader dans la mobilité lourde décarbonée.
“Le premier camion au monde est né en 1896 grâce à Daimler. En 2026, ce sera donc le 130ième anniversaire”, nous apprend Peter Brock, CEO Daimler Truck BeLux, en guise d’introduction. “Actuellement, Mercedes-Benz Trucks est le plus grand fabricant de camions diesel au monde avec 200 000 unités vendues chaque année”. Bien que le constructeur n’ait aucune volonté d’abandonner ce combustible fossile, il propose aujourd’hui une gamme de camions électriques. De plus, deux technologies utilisant de l’hydrogène sont en cours de développement.
Volonté de croissance
“Avec la croissance économique, la demande en transport devrait augmenter de 2 à 3 % par année en Europe. Nous souhaitons renforcer notre présence sur le marché avec tous types de carburant : diesel, électrique ou hydrogène […]. De plus, nous souhaitons aussi vendre plus dans le secteur public, comme la défense et les pompiers. Nous voulons aussi que le coût total de possession de nos véhicules soit le meilleur du marché dans le futur”, a expliqué Peter Brock.
La qualité et le service après-vente sont aussi des aspects très importants pour la marque. “Le client est au centre de notre stratégie. Nous voulons proposer un service impeccable dans nos 34 points de services agréés”.
Carburants alternatifs
Lors de la rencontre, le sujet du rythme de la transition énergétique a longuement été abordé. “Il est important de développer à la bonne vitesse les camions avec des carburants alternatifs […]. Cependant, on remarque que par le passé des changements rapides ont été possibles. […]. En ce qui concerne l’électrique, 200 exemplaires du camion eActros 600 ont déjà été vendus en Belgique. Ce chiffre monte à plus de 3 000 dans toute l’Europe. Cela nous positionne également comme leader du marché en Europe et en Belgique dans le domaine électrique. Il est question de savoir à quel rythme l’électrique va se développer”. Mais une chose est claire : pour réussir la transformation, le développement de l’infrastructure de charge doit suivre le rythme des véhicules et l’exploitation doit être rentable.
“Le produit électrique de Mercedes-Benz est prêt, mais il y a notamment encore un problème de coût par rapport au thermique. Ainsi, faire rouler un camion avec de l’électricité reste pour l’instant plus cher. Par contre, on sait déjà qu’après 2027, le prix du diesel augmentera de 0,11 €/litre. Et, en Flandre, la taxe kilométrique pour les camions n’est pas d’application […]. Il s’agit donc de faire un calcul de rentabilité et de regarder le coût total de possession dans chaque situation”. L’électrique reste un défi, car il manque aussi encore des stations de recharge de plus de 400 kW. “Pour le moment, il n’y en a moins de 50 alors que 35 000 seront nécessaires en 2030”.
Mercedes-Benz développe aussi des solutions à l’hydrogène. “Pour cela, nous collaborons avec Volvo dans le développement d’une pile à combustible […]. L’hydrogène devrait arriver sur le marché après 2029 et cela constitue un appui à l’électrique pour parcourir de longues distances avec des charges lourdes”.
Nouveau eActros 400
En première belge, nous avons découvert le Mercedes-Benz eActros 400, le nouveau camion électrique de la marque, présenté dans sa version cabine L au Daimler TruckPort 2025. Ce véhicule combine la technologie de batterie lithium-fer-phosphate (LFP), une propulsion électrique et des systèmes d’assistance. Ainsi, les moteurs électriques sont placés directement sur l’essieu arrière, ce qui supprime la nécessité d’avoir une boîte de vitesses.
Chargement possible jusqu’à 400 kW
Le nouvel eActros 400 comprend deux packs de batteries. Par rapport au eActros 600 qui dispose de trois packs de batteries, son poids est inférieur, ce qui offre une charge utile plus élevée. La réduction de poids augmente la pression maximale à l’attelage de l’eActros 400 jusqu’à 9,5 tonnes. Associé à une remorque standard, l’eActros 400 atteint une charge utile de plus de 25 tonnes. Cela signifie que l’eActros 400 dispose d’une charge utile supplémentaire de plus de 3 tonnes par rapport à l’eActros 600, le plaçant au niveau des camions diesel.
Tant l’eActros 400 que l’eActros 600 peuvent se recharger jusqu’à 400 kW via la prise de charge CCS2 standard située sur le côté gauche du véhicule derrière la cabine. Le client peut commander en option une deuxième prise CCS2 sur le côté droit du véhicule. Les deux packs de batteries se rechargent de 10 à 80 % en environ 46 minutes. En conduite anticipative, l’énergie électrique peut être récupérée. Elle est ré-envoyée aux batteries pour être à nouveau disponible pour la propulsion. La récupération sollicite moins les freins. Selon la situation, le conducteur peut choisir parmi cinq niveaux de récupération. La conduite à une pédale, qui signifie décélérer par récupération avec une utilisation réduite du frein mécanique, peut également être activée via l’écran tactile du tableau de bord numérique.
De nombreuses versions au catalogue
De plus, il est possible d’opter pour de nombreuses nouvelles variantes d’empattement et de configurations d’essieux supplémentaires. “Grâce à cette modularité et aux options combinables pour la capacité de la batterie, la cabine et le châssis, nous proposons plus de 40 combinaisons pour le véhicule de base de l’eActros. Cela nous permet de répondre encore plus spécifiquement aux exigences variées de nos clients et contribue de manière significative à la décarbonisation du transport routier”. Par exemple, l’eActros 400 est disponible en version tracteur semi-remorque 4×2 avec un empattement de 3 700 mm. Grâce à l’empattement plus court, il dispose d’un cercle de braquage plus réduit et est plus facile à manœuvrer dans des espaces restreints – comme des rues étroites ou des dépôts exigus. Également nouveau pour l’eActros 400 : les châssis à plate-forme 4×2 avec empattements de 4 000, 5 500, 5 800 et 6 100 mm.
Deux cabines peuvent équiper le nouvel eActros 400. Il y a tout d’abord la cabine L avec une entrée plus basse, qui convient bien aux personnes ayant besoin de fréquemment monter et descendre du véhicule. D’un autre côté, la ProCabin plus grande et aérodynamiquement optimisée est aussi disponible.
Made in Wörth
Comme l’eActros 600, la deuxième génération eActros 400 est produite sur la ligne d’assemblage existante de la série A à Wörth en Allemagne, et ce, parallèlement et de manière flexible aux camions diesel. Elle reçoit également tous les composants électriques dans cette zone de production. L’ensemble du système est mis en service à la fin de la ligne d’assemblage : à partir de ce moment, le camion est prêt à circuler et subit le processus de finition et l’inspection finale.
Les usines Daimler Truck de Mannheim, Kassel et Gaggenau jouent également un rôle important dans la production du nouveau portefeuille eActros. Elles fournissent les composants nécessaires à la propulsion électrique, tels que l’essieu électrique, les composants de transmission et le frontbox, dans lequel de nombreux composants haute et basse tension sont regroupés et placés dans l’ancien emplacement du moteur à combustion. Enfin, il est utile de mentionner que Mercedes-Benz Trucks cessera la production des modèles eActros 300/400 de première génération fin 2025.
Texte et illustrations : Antoine Van Houtte et Daimler Truck BeLux