Selon Fedagrim – Fédération belge des fournisseurs de machines, bâtiments et équipements pour l’agriculture et les espaces verts – l’année 2024 a été bonne pour les immatriculations de tracteurs. 300 tracteurs de plus qu’en 2023 ont ainsi été immatriculés. Cela correspond à 100 tracteurs de plus que la moyenne quinquennale.
Mais on se souvient surtout de 2024 comme d’une année très humide avec des conditions difficiles. Tout le secteur de la mécanisation a travaillé d’arrache-pied pour donner aux agriculteurs la possibilité d’effectuer la bonne opération au bon moment. Le fait que l’agriculteur ait besoin du bon matériel à ce moment-là est, et reste, une évidence. Tous ceux qui étaient avec les bottes dans la boue ne peuvent qu’être d’accord.
Actuellement, les statistiques sont présentées selon la puissance des tracteurs immatriculés. Il y a deux catégories : les tracteurs de plus de 50 ch et ceux de moins de 50 ch.
Les tendances d’immatriculations des tracteurs de plus de 50 ch
En 2024, le marché s’est rétabli (2 158 immatriculations). Avec 300 tracteurs de plus, nous pouvons donc en conclure sans hésitation que l’année fut bonne. Le nombre d’immatriculations s’élève exactement à 100 de plus que la moyenne des cinq dernières années, soit 2 058 tracteurs.
Ces dernières années, les immatriculations des tracteurs puissants (>50 cv) fluctuent. Après un pic en 2021 (2 196 immatriculations) nous avons observé une tendance à la baisse, atteignant son point le plus bas en 2023 (1841 immatriculations).
Les cinq marques les plus importantes représentent toujours quelques 75 % du marché. Plus précisément, New Holland prend la place de John Deere en 2024 avec une part de marché de 21,08 % par rapport à 20,62 %. Fendt se maintient à la troisième place et gagne 1% de part de marché à 14,69%. La part de marché de Deutz reste stable. Case (7,69 %) a perdu 1 % et Massey Fergusson (6,63 %) a gagné près de 1 %, ce qui rapproche fortement ces deux marques.
Dans les pourcentages plus bas, nous constatons que :
- Kubota perd près de 1 % et Mc Cormick gagne du terrain.
- La révélation de 2022, Antonio Carrarro, a depuis perdu du terrain.
Les tracteurs de moins de 50 chevaux
Les statistiques se basent uniquement sur les immatriculations. Il faut tout d’abord savoir que tous les tracteurs de cette catégorie n’étant pas immatriculés, nous devons nous montrer prudents. Le nombre d’immatriculations de petits tracteurs a augmenté à 1014 tracteurs en 2024. Soit une valeur toujours légèrement inférieure à celle de la moyenne de cinq ans de 1055 tracteurs.
Iseki a repris sa position de leader du marché avec 27,32% et il se classe devant Solis. Iseki réalise une belle montée en puissance ces dernières années, partant de 15,89 % en 2021. Solis reste solidement campée à la deuxième place avec 26,33 %. Iseki et Solis s’approprient une part de marché toujours plus grande et représentent ensemble plus de 53 % contre 35 % en 2021.
Kubota reste le numéro 3 avec 11,83 % et Farmtrac, le numéro 4, se rapproche avec 10,85 %. Dans les faibles puissances, nous constatons l’apparition sur le marché du nouveau-venu Tafe, passé de 0 à 6 tracteurs
La Flandre occidentale en tête des ventes
En termes de répartition provinciale des immatriculations, nous observons qu’avec 21,8 % la Flandre occidentale est la province des tracteurs par excellence. Elle est suivie à la deuxième place par la Flandre orientale, qui frôle les 16 %.
Le Hainaut dame le pion à la province d’Anvers et se retrouve à la quatrième place avec 11,5 %. Le Brabant flamand occupe la sixième place et éjecte la province de Liège.
Des tracteurs de plus en plus puissants
La puissance moyenne des tracteurs immatriculés en 2024 était de 190,1 ch. L’augmentation du nombre de tracteurs d’une puissance de plus de 250 chevaux se poursuit, passant de 13 % en 2021 à 22,5 % en 2024. La catégorie des 180-250 cv demeure stable. Les puissances inférieures à 180 cv déclinent progressivement, ce qui explique l’embellie des puissances élevées.
Une évolution future des statistiques
L’année prochaine, Fedagrim souhaite changer le seuil des deux catégories statistiques précédemment employées. La future distinction va classifier les immatriculations en se basant sur le seuil des 70 chevaux (moins de 70 chevaux ou plus de 70 chevaux).
L’intention d’origine de la classification était de distinguer les tracteurs agricoles traditionnels des faibles puissances que l’on retrouve à des endroits divers, pensons à l’entretien de jardin, la fruiticulture, la viticulture, les agriculteurs amateurs etc. Cela s’est initialement réalisé en prenant en compte le seuil de puissance de 50 chevaux.
Dans les futures statistiques, il y aurait alors quelque 200 tracteurs supplémentaires dans la catégorie des faibles puissances au détriment des grosses puissances.
En réalisant le même exercice pour cette année, nous constaterions que le leader du marché serait John Deere et pas New Holland dans la catégorie 70 cv ou plus. New Holland sauterait de la 7e place qu’il occupe actuellement dans la catégorie -50c v à la 5e place dans la catégorie des -70 cv. Par conséquent, dans la catégorie -70 cv, il devancerait John Deere.
Conclusion
En 2024 aussi, les pourcentages ont augmenté pour certaines marques et diminué pour d’autres. La leçon à retenir est que le marché belge a bien résisté comparé aux chiffres provisoires révélant le déclin des ventes en Europe. Le marché belge a surtout connu des ventes exceptionnelles au printemps. Cette tendance vraisemblablement attribuable à Agribex en décembre 2023.
En conclusion, l’année passée s’est caractérisée principalement par sa très abondante pluviométrie qui a beaucoup compliqué les circonstances. Tout le secteur du machinisme s’est coupé en quatre pour que les agriculteurs puissent effectuer le travail approprié au moment opportun.
Source : Fedagrim
Texte et illustrations : Antoine Van Houtte et Fedagrim