Arjan et Claudia Aarts exploitent ensemble une ferme laitière à Sprundel aux Pays-Bas. Celle-ci compte 130 vaches laitières et 100 têtes de jeune bétail sur 75 hectares. Ils produisent du lait et envisagent des possibilités de diversification pour leur exploitation. Ainsi, ils ont récemment implanté une parcelle de cinq hectares de noyers en agroforesterie.
« Tant que nous ne savons pas encore si nos enfants souhaitent reprendre l’exploitation laitière, nous avons décidé d’investir dans la diversification », explique Arjan. « Les noyers demandent relativement peu de travail et se combinent bien avec des prairies ou le pâturage. Vu l’état du marché des noix, cela pourrait à terme devenir une activité rentable. Mais il faut plusieurs années avant d’obtenir la première récolte. »
Garder de la flexibilité grâce à la combinaison élevage laitier – noyers
« Nous avons volontairement choisi une combinaison d’élevage laitier et de noyers, plutôt que de planter cinq hectares entièrement en noyers. Cela nous permet de conserver les droits d’épandage et de pouvoir arracher les arbres plus tard si nécessaire. »
La culture du noyer s’intègre bien dans leur système. « En termes de charge de travail, c’est facile à combiner et cela offre des perspectives pour l’avenir. Nous espérons que cela devienne une belle activité complémentaire — et nous n’excluons pas d’agrandir la surface. »
Plantation et travaux
La première année après la plantation, en 2023, du maïs a été semé entre les rangées d’arbres. Après la récolte, une prairie permanente a été implantée. « Les arbres sont répartis en quatre longues rangées de 550 mètres. Lors de la plantation, nous avons pris en compte la largeur de nos machines afin de pouvoir continuer à travailler efficacement. Nous conservons l’intégralité de la capacité d’épandage sur la parcelle et perdons relativement peu de rendement. Il faut un peu plus de temps pour la fauche car il faut aussi passer entre les arbres, et parfois les rangées ne correspondent pas parfaitement aux largeurs de travail du prestataire, mais cela reste très gérable. »
Une haie taillée a également été plantée. « Elle a deux fonctions : séparer un sentier de randonnée de la parcelle de noyers, et protéger les arbres du vent. » Avec le temps, une troisième fonction s’est ajoutée : « Nous y observons de plus en plus d’oiseaux. C’est un beau bonus. »
Les arbres sont taillés deux fois par an pour favoriser leur croissance en hauteur. « Nous voulons que les premières branches latérales se situent à au moins deux mètres du sol, afin de pouvoir passer plus tard entre les arbres avec les machines. La taille permet aussi de développer des charpentières solides, capables de porter le poids des noix. » Ils réalisent cette taille avec une nacelle fixée au télescopique. « Cet hiver, nous taillons environ 70 % des arbres pour la dernière fois. L’an prochain, nous espérons une première petite récolte, entre la mi-septembre et la mi-octobre selon la variété. »
Un pâturage moins touché par la sécheresse
Bien qu’il n’y ait pas encore eu de récolte de noix, Arjan et Claudia constatent déjà des avantages. « Pour l’instant, cela nous a surtout demandé du temps pour planter et tailler. Cet été, nous avons remarqué que la prairie souffrait un peu moins de la sécheresse grâce à l’ombre légère des arbres. De plus, nous recevons beaucoup de réactions positives concernant la plantation et nous observons de plus en plus d’oiseaux dans la haie. »
Dans les années à venir, Arjan et Claudia souhaitent investir davantage dans la transformation et la commercialisation des noix. « Nous assurerons nous-mêmes la récolte, le tri et le séchage. Actuellement, environ 70 % des noix importées proviennent de Turquie, de France, des États-Unis ou du Chili. Nous devrons concurrencer ces prix, mais la qualité de nos noix n’a rien à leur envier. Et grâce à notre avantage logistique, nous pensons y arriver. »
Source : LTO Noord

