Le tri optique donne un véritable coup de boost à la capacité, à la qualité et à la flexibilité d’une ligne de tri. C’est surtout sur ce dernier point que deux producteurs de plants de pommes de terre aux Pays-Bas ont été convaincus. Là où l’un des agriculteurs opte pour un tri optique sur l’ensemble de la ligne de tri, avec les Optica CS et Q, l’autre choisit une combinaison avec un calibreur mécanique. Récemment, nous sommes allés à la rencontre de ces deux utilisateurs de Tolsma-Grisnich. « Nous avons rapidement fait le calcul : plus de plants dans le bon calibre, avec moins de personnel sur la ligne de tri. »
Lors de la conception des plans d’un nouveau hangar de stockage pour la société agricole Fazembra à Emmeloord en 2019, une nouvelle ligne de tri a immédiatement été intégrée au projet. Le calibreur à secousses datant de 2001 devait en effet être remplacé et ne parvenait plus à suivre les exigences de capacité de l’exploitation. « Nous travaillions avec une capacité de huit à dix tonnes par heure », explique Gert Jan Haenen, agriculteur chez Maatschap Fazembra. « Cela signifiait que nous étions souvent en train de trier tout l’hiver, de l’arrachage à la plantation. Nous souhaitions également intégrer le tri optique dans la ligne de tri. » Récemment, Haenen a franchi le pas et, fin octobre, il a démarré avec une nouvelle ligne de tri Tolsma-Grisnich destinée au tri de quatre-vingts hectares de plants de pommes de terre par an.
Ligne de tri flexible
La ligne de tri combine un calibreur mécanique et un trieur optique de qualité : l’Optica Q (voir photo principale). Le produit peut emprunter différents itinéraires vers l’Optica Q : via le calibreur directement vers l’Optica Q ou via le bunker tampon de 6,5 tonnes. Indépendamment du calibreur, le produit peut également parvenir à l’Optica Q via une trémie séparée ou par les déchargeurs de caisses. « Je fais par exemple passer les lots plus chargés en terre par le bunker tampon. Les lots qui s’épluchent facilement, non. Les lots sensibles aux fissures passent par les déchargeurs de caisses afin de limiter la hauteur de chute. Et les sous-calibres, je peux les faire relire plus tard. Ainsi, je choisis pour chaque lot l’itinéraire le plus adapté. »
Pilotage simple
À l’aide d’une tablette installée sur le chariot élévateur, un collaborateur pilote le processus de tri. Il est possible de sélectionner différentes configurations de la ligne de tri, mais aussi de régler la sensibilité du trieur optique de qualité. L’Optica Q capture et analyse cinq images par pomme de terre afin de détecter maladies, défauts et anomalies de forme. Un algorithme intelligent compare ces images à une base de données alimentée par les 150 trieurs Optica Q utilisés dans le monde entier. L’agriculteur peut ensuite déterminer la sévérité du tri sur une échelle de zéro à cent.
De cette manière, le produit est réparti en une seule opération en trois sorties : produit conforme, mottes de terre et fourrage (qualité B). L’agriculteur parcourt le système à l’écran. Pour les deux mille dernières pommes de terre, cinq photos par tubercule sont consultables, ce qui lui permet de comprendre comment l’Optica Q interprète les images. « Cela permet de rester maître de la machine et d’ajuster facilement le processus. »
Apprentissage continu
Chaque image prise par l’une des machines contribue à rendre les modèles d’intelligence artificielle de l’Optica Q plus performants. Le système effectue également des révisions régulières. Une mise à jour récente permet par exemple de mieux détecter les trous dans les pommes de terre. Il est aussi possible de faire apprendre le système sur la base d’images issues de lots atypiques.
« En coulisses, notre équipe travaille en permanence à l’entraînement du logiciel. Nous le faisons réellement en collaboration avec les clients, et c’est une belle interaction, car nous avons tous le même objectif : que le système fonctionne de manière optimale », ajoute Jens Salomons, Account Manager chez Tolsma-Grisnich. En arrière-plan, l’équipe du service client de Tolsma-Grisnich suit également les installations à distance. En cas de question, un spécialiste est disponible 24 heures sur 24.
Pour Gert Jan Haenen, les échanges avec le service après-vente ont surtout porté ces dernières semaines sur l’optimisation fine de la ligne de tri, comme le réglage des capteurs et l’adaptation de la vitesse des bandes. « En cas de problème, ils sont rapidement joignables, et c’est appréciable. Après plusieurs années de réflexion, je me réjouis pleinement de ce choix. Nous étions déjà clients de Tolsma pour le stockage, et nous connaissions Grisnich pour ses applications industrielles, où de grandes quantités passent en continu sur les bandes. Nous savions donc que la capacité et la qualité seraient au rendez-vous. »
Adapté à l’exploitation
L’Optica Q peut être intégré de manière flexible dans des lignes de tri existantes et utilisé dans différentes configurations. Haenen a volontairement choisi une combinaison avec un nouveau calibreur mécanique afin de conserver une ligne de tri compacte. Cela lui permet de garder une vue d’ensemble sur toutes les caisses et de manœuvrer facilement avec le chariot élévateur. « Nous avons étudié l’option Optica CS, mais notre exploitation se prête davantage à un calibreur mécanique. La capacité est, en effet, plus élevée avec une solution mécanique, et nous avons pu la doubler. Un calibreur optique se situe aussi dans une autre gamme de prix. »
Pour d’autres exploitations, il peut au contraire être intéressant d’opter à la fois pour un calibreur optique et un trieur de qualité. Afin de voir une telle ligne de tri en pratique, nous nous sommes rendus chez l’agriculteur Adriaan Boudeling, de l’entreprise Poters van Piet à Swifterbant. Lui aussi a mis en service cet automne une nouvelle ligne de tri Tolsma-Grisnich. « Nous travaillions depuis de nombreuses années avec une ligne de tri Schouten, déjà la deuxième sur cette exploitation. Pour nous, c’était toujours la référence en matière de tri », explique l’agriculteur.
« Lorsque nous avons envisagé le tri optique, il n’y a donc eu aucun doute quant au choix de l’Optica CS. Pour le trieur de qualité, nous avons considéré d’autres marques, mais compte tenu de la connaissance de la pomme de terre, des technologies appliquées et de la capacité dont dispose Tolsma-Grisnich, nous avons opté pour les Optica CS et Q. De plus, nous préférons travailler avec un seul partenaire pour l’ensemble de la ligne de tri. »
| Maatschap Fazembra | Poters van Piet | |
| Ligne de tri | Calibreur mécanique et Optica Q | Optica CS et Optica Q |
| Configuration | Ligne de tri compacte, flexible et claire | Système start-stop automatique, lignes droites et bien structurées, utilisation flexible |
| Objectif | Augmenter la capacité avec moins de main-d’œuvre | Davantage de plants dans le bon calibre, avec une seule personne responsable de la ligne de tri |
Liste de souhaits
Avant la construction, l’agriculteur avait établi une liste de souhaits détaillée : la ligne devait être flexible, avec plusieurs itinéraires possibles vers l’Optica Q, sans pour autant devenir une « usine à gaz ». L’objectif était donc une ligne de tri claire, avec des flux rectilignes, une utilisation efficace de l’espace et un seul opérateur responsable de l’ensemble du processus. « C’est pourquoi nous voulions un système start-stop, qui arrête toute la ligne lorsqu’une caisse est pleine et la redémarre automatiquement lorsque c’est possible. Une seule personne peut ainsi déplacer les caisses sans devoir descendre du chariot élévateur pour relancer la ligne. Cela semble simple, mais ce ne l’est pas forcément en pratique. »
En collaboration avec les spécialistes de Tolsma-Grisnich, l’agriculteur est retourné à la table à dessin. « Nous avons examiné pas moins de six plans différents, et même pendant la construction, nous avons encore apporté quelques ajustements. Tout étant désormais en place, je suis très satisfait du résultat », raconte Boudeling. « La mise en service s’est déroulée sans problème. Le réglage de la ligne a été rapide. Quelques petites adaptations ont encore été apportées au programme, mais cela n’a entraîné aucun arrêt. »
Au moment de notre visite, l’Optica CS trie sur cinq calibres, les deux calibres les plus courants disposant chacun d’une double sortie. Le calibre 45/55 est dirigé directement vers l’Optica Q via un bunker tampon. Les autres calibres seront évalués ultérieurement sur la qualité, selon la planification ou juste avant la livraison. La ligne conditionne en fin de parcours, en big bags, sacs ou caisses, les plants passés directement par l’Optica Q.
Calcul rapidement établi
Auparavant, de mi-octobre à début mars, deux employés travaillaient, en plus du cariste, dans la salle de tri chez Boudeling. Aujourd’hui, seul le cariste est présent sur la ligne de tri, le tri manuel étant devenu quasiment superflu. « Les chiffres ont rapidement parlé. Nous prévoyons de livrer environ 10 % de plants en plus dans le bon calibre grâce à l’Optica CS, car la machine est plus précise que son prédécesseur mécanique et génère moins de volumes dans les calibres inférieurs, moins rémunérateurs. Et dans une année comme celle-ci, chaque pomme de terre supplémentaire dans le bon calibre compte. Pour l’Optica Q, le principal gain réside surtout dans l’économie de main-d’œuvre. »
En outre, cette ligne de tri optique fournit à Boudeling une grande quantité de nouvelles données. Ainsi, l’ensemble des plants passant par cette ligne — environ 4 500 tonnes par saison — est cultivé sur ses propres parcelles. « En connaissant précisément la situation en matière de calibre et de qualité des plants, nous pouvons établir une planification des surfaces encore plus précise. »
Texte : Kim Sjoers · Illustrations : Tolsma-Grisnich
