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L’élevage européen face à ses enjeux et perspectives à l’Agr-e-Sommet de Libramont

Agriculteur Conso Maladie animale Salon Vétérinaire Zootechnie 18 décembre 2025

© Collège des Producteurs.

L’Agr-e-Sommet de Libramont a rassemblé économistes, décideurs politiques, vétérinaires et agriculteurs pour dresser un état des lieux de l’élevage en 2025. Dans un contexte marqué par l’instabilité économique, les fluctuations de consommation et l’émergence de nouvelles maladies, les filières animales doivent aujourd’hui faire face à une recomposition profonde de leur environnement.

Lors de cet événement, qui s’est tenu début décembre, la consommation de viande, le Mercosur et les menaces sanitaires ont été abordés. Les agriculteurs ont également eu la parole. Ainsi, André Grevisse, agriculteur biologique, et Louise Verhaeghe, engagée en agriculture raisonnée, ont pu témoigner des réalités de leur métier.

Consommation : un marché stable, mais des comportements qui changent

Selon l’économiste Pierre-Alexandre Billiet, le marché européen de la viande est entré dans une phase de stabilité structurelle. “Depuis 2009, la consommation reste stable en moyenne”. Les consommateurs ne mangent pas plus, mais leurs comportements évoluent sous l’effet des promotions et de la facilité d’achat. Les catégories de viande comme le lapin, l’agneau ou le cheval sont en déclin, tandis que le poulet et les plats préparés continuent de séduire par leur praticité. “La consommation des produits industriels ne cesse de croître. L’Europe consomme de plus en plus de produits hyper-transformés.

Les aspects principaux qui influencent la consommation ne sont pas seulement économiques, mais aussi sociologiques. Le facteur clé n’est plus le pouvoir d’achat, mais le manque de temps et la perte de compétences culinaires. “8 consommateurs sur 10 sont prêts à payer plus si faire leurs courses devient plus rapide”. De plus, le pouvoir d’achat réel des groupes démographiques, notamment les pensionnés et les personnes vivant seules, deviennent déterminants. Pour l’élevage, cela implique un défi stratégique : adapter l’offre à des consommateurs qui veulent cuisiner moins, mais consommer mieux, tout en valorisant davantage les morceaux et les produits prêts à l’emploi.

Mercosur : un accord qui inquiète les filières animales

Le député européen et agriculteur Benoît Cassart (MR) a rappelé que l’accord UE–Mercosur, en phase finale de validation, représente une menace directe pour l’élevage européen. Il a détaillé les enjeux du nouvel accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Si cet accord promet de réduire les droits de douane sur certains produits industriels et véhicules, il représente un défi pour les productions agricoles européennes. “Cet accord est déficitaire pour l’agriculture européenne […]. Les produits agricoles sont perdants !”.

Concurrence sur les pièces nobles

Les défenseurs de l’accord minimisent les volumes qui seront introduits en Europe en les ramenant à quelques pourcents de la consommation. Mais pour les éleveurs, la concurrence se situera sur les pièces nobles, là où se crée la valeur ajoutée. “L’Europe exporte des bas morceaux de viande et importe des pièces nobles. Cela décourage la production, car on exporte des produits bon marché”. Sans oublier que les normes sanitaires liées à la production en Europe sont beaucoup plus strictes que celles pratiquées dans les pays du Mercosur. “30 % des produits de protection des cultures utilisés là-bas ne sont pas autorisés en Europe. Par exemple, les néonicotinoïdes peuvent encore être utilisés en culture de betteraves. En Europe, c’est interdit et ça provoque donc une hausse des coûts de production chez nous. Cette situation ouvre la porte à l’importation de sucre brésilien bon marché. Il y a donc un problème de compétitivité”. De plus, cette situation est aussi présente dans les productions animales : “Les farines animales, hormones et OGM sont aussi fréquemment utilisés”. Cela met donc en évidence une question essentielle : “Pourquoi acheter ailleurs des produits qu’on fait mieux ici ? C’est le prix qui est regardé en priorité avant la qualité”.

Coûts de production imbattables

Ensuite, les pays du Mercosur ont des coûts de production imbattables. “Le Brésil bénéficie d’avantages, comme par exemple : des exploitations très vastes, des coûts fonciers et salariaux bien plus bas et des animaux qui restent dehors toute l’année avec donc des frais d’alimentation réduits”. La viande bovine européenne pourrait donc subir une pression compétitive majeure. Cette distorsion de concurrence fragilise directement les élevages européens, d’autant que l’Europe affiche déjà une autosuffisance en viande bovine. “L’Europe est autosuffisante pour le moment en ce qui concerne la production alimentaire, à l’exception des oléagineux et protéagineux”. 

Menaces sanitaires : un paysage européen sous pression

Le Dr. Chantal Rettigner, Cheffe des Services vétérinaires belges à l’Afsca, a mis en lumière les risques sanitaires majeurs pesant sur l’élevage européen :

  • Fièvre catarrhale, dermatose nodulaire contagieuse, peste porcine africaine, influenza aviaire sont des maladies qui continuent de circuler en Europe et au-delà.
  • La mobilité des animaux, souvent illégale ou insuffisamment contrôlée, amplifie les risques de propagation.
  • La vaccination et le respect strict des mesures de biosécurité restent essentiels pour protéger les troupeaux et maintenir l’exportation de produits animaux européens. “Certains n’ont pas assez conscience des risques de transmissions des maladies”.

L’élevage belge à l’épreuve de l’innovation et du marché. 

L’événement a aussi mis en avant des témoignages d’agriculteurs locaux. Ainsi, André Grevisse, agriculteur bio à Habay-la-Vieille, a pris la parole. Au sein de son exploitation polyculture, il élève également des vaches et des moutons. Il a aussi récemment débuté un atelier de maraîchage. Sa particularité est qu’il commercialise toute sa production en vente directe. Cet agriculteur souligne l’importance de la vente directe pour maîtriser ses prix de vente : “L’agriculteur délègue à d’autres la vente de ses produits. C’est le seuil métier qui fonctionne comme ça”. 

Louise Verhaeghe de la ferme familiale des Trois Chênes à Yves-Gomezée était aussi présente. Sur son exploitation de production laitière en agriculture raisonnée, elle entend diversifier ses sources de revenus. L’exploitation a ainsi mis en place un atelier de diversification pour produire et vendre des pâtes artisanales. “C’est important d’expliquer ce qu’on fait à nos clients […]. Certains citoyens ne savent par exemple pas qu’il est possible de faire des pâtes en Belgique. C’est donc important de sensibiliser les gens”.

Des témoignages d’agriculteurs locaux ont été présentés à l’Agr-e-Sommet de Libramont.
La table ronde de l’Agr-e-Sommet. De gauche à droite : Dr. vétérinaire Léonard Theron, Romain Grevisse, Louise Verhaeghe, Dr. vétérinaire Chantal Rettigner, Pierre-Alexandre Billiet, Coralie Bonnet (députée de la province du Luxembourg) et Benoit Cassart (eurodéputé).

Ces deux agriculteurs montrent un secteur qui combine tradition et diversification. Ils mettent l’accent sur une production locale de qualité, malgré les défis économiques et les pressions concurrentielles internationales. Ces initiatives rappellent que la diversification, la vente directe et la transformation locale demeurent des leviers puissants dans un contexte économique instable.

Conclusion : l’élevage en transition

Les échanges du Agr-e-Sommet de Libramont confirment une réalité : l’élevage européen se trouve à la croisée des chemins. Entre pression commerciale, menace sanitaire et évolution des habitudes du consommateur, la filière doit :

  • Renforcer la sécurité sanitaire et les contrôles pour limiter les maladies animales ;
  • Adapter les productions agricoles aux tendances de consommation, en tenant compte du temps et des préférences des consommateurs ;
  • Défendre la production locale dans les négociations internationales ;
  • Se repositionner sur la valeur ajoutée.

En conclusion, le marché agricole européen fait face à un double défi : s’adapter aux mutations des comportements de consommation tout en résistant aux pressions de la mondialisation et aux risques sanitaires. L’avenir de l’élevage et de l’agroalimentaire dépendra donc largement de la capacité des acteurs à innover.

Texte : Antoine Van Houtte · Illustrations : Collège des Producteurs et Antoine Van Houtte

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